L’intelligence artificielle (IA) est en train de transformer le secteur de la radio et de la radiodiffusion en rationalisant les flux de travaux, en améliorant l’accessibilité et en générant de nouvelles formes de contenu. Si elle crée de nouvelles occasions pour les journalistes, la confiance et la responsabilité restent toutefois indissociables de ces innovations.
Michael Thielen, vice-président, services-conseils, solutions médias chez CGI, supervise CGI dira, notre solution de diffusion et de production radiophonique, et joue un rôle clé dans l’amélioration de nos flux de travaux basés sur l’IA pour la planification et la production non linéaires. Récemment, il a expliqué comment CGI déploie l’IA dans le domaine de la radio et pourquoi la fiabilité est un élément non négociable.
Comment CGI intègre l’IA à nos solutions de radiodiffusion
Nous offrons plusieurs solutions médias. La première est dira, qui utilise l’IA pour gérer les fichiers audio et autres fichiers connexes afin d’aider les journalistes à créer leur contenu diffusé à l’antenne. L’autre est OpenMedia Classic, un système de salle de rédaction que les journalistes utilisent pour recueillir des informations. Avec ces deux solutions, l’IA aide à la recherche, à l’examen des dépêches d’actualité et du contenu en ligne, ainsi qu’à la rédaction de textes.
L’effet de l’IA sur l’industrie de la radio
ChatGPT a été la première grande avancée de l’IA générative, ouvrant la voie à de nouvelles façons de générer du contenu et de résoudre les défis liés à la production. Avant cela, CGI utilisait déjà l’IA à des fins telles que la transcription de la parole en texte, ce qui constituait en soi une petite révolution, rendant les archives audio plus accessibles. Les journalistes pouvaient ainsi rechercher plus facilement des documents, sans avoir à transcrire manuellement le contenu audio.
De plus, en révolutionnant le marché, l’IA générative a élargi le champ des possibles pour les journalistes. Elle génère du contenu dans plusieurs langues tout en créant des articles dans différents styles et tons.
« Pour beaucoup de nos clients, leur marque fait partie de leurs actifs commerciaux les plus importants. Ils doivent protéger cette réputation », a déclaré M. Thielen.
dira et l’IA
Nous utilisons l’IA pour l’amélioration automatique du son afin d’aider les journalistes à améliorer plus rapidement et plus facilement la qualité des enregistrements problématiques. Nous fournissons également des voix artificielles capables de générer la voix d’un présentateur dans son intégralité ou de l’imiter. Cela peut être utile en cas de problème de circulation urgent ou d’annonce de santé publique. Si un présentateur n’est pas disponible, l’outil d’IA peut rapidement transmettre ces informations aux auditeurs grâce à des voix synthétisées.
Nous testons également la possibilité de générer différents types de contenu en fonction du format et du ton d’une station donnée. Le présentateur doit-il adopter un ton sérieux ou enjoué? Les stations commerciales, en particulier, pourraient être intéressées par ce type d’options.
Afin de favoriser l’accessibilité, nous avons établi un partenariat avec une entreprise qui fournit des transcriptions en direct. Les personnes sourdes ou malentendantes peuvent désormais suivre les programmes radio grâce à un sous-titrage en direct dans plusieurs langues.
Ces services de transcription génèrent également de grandes quantités de texte, que nous stockons dans notre système dira, ce qui nous permet de créer un enregistrement horodaté des sujets discutés durant l’émission de radio. L’IA peut ensuite générer des analyses sur le contenu diffusé. Celles-ci peuvent être utilisées pour des reportages musicaux, des analyses publicitaires ou des actualités. De plus, vous pouvez analyser vos programmes ainsi que ceux de vos concurrents sans avoir à faire appel à une agence externe pour transcrire les programmes radio.
Malgré la fascination que suscitent ces technologies, il est important de prendre du recul et de s’interroger sur les conséquences imprévues de l’IA. Par exemple, la plupart des contenus générés par l’IA sur les réseaux sociaux ne sont pas identifiés comme tels, ce qui rend difficile de savoir ce qui est réel. La confiance étant primordiale dans le secteur de la radiodiffusion, ce sont là des questions que les radiodiffuseurs doivent prendre en considération.
Défis et obstacles pour le secteur de la radiodiffusion
Les radiodiffuseurs doivent rester vigilants en matière de confidentialité et de conformité. Lorsque l’on s’appuie sur des modèles tiers provenant de grandes entreprises technologiques, qu’advient-il des données? Pourraient-elles être utilisées pour l’entraînement de modèles d’IA? Comment garantir que les modèles de langage restent impartiaux et éthiques? Bien que cela ne soit pas propre à l’IA, il est important de comprendre où les données du nuage sont stockées et comment elles sont utilisées.
Considérations futures en matière d’IA
En intégrant l’IA dans la suite de production radio de CGI, notre objectif est de mettre en place des flux de travaux qui aident les journalistes et les créateurs de contenu à être plus efficaces et à se libérer des tâches répétitives. Nous croyons fermement que le contenu créé à l’aide de l’IA doit être soumis à un contrôle humain. Il est important que les diffuseurs continuent d’être des voix fiables au sein de l’industrie médiatique.
M. Thielen a ajouté : « Selon nous, tout ce qui est fait avec l’IA doit être vérifié par une personne qui le lira et l’approuvera. Nous pensons qu’il est important que les diffuseurs continuent d’être considérés comme des conseillers fiables et dignes de confiance. Pour beaucoup de nos clients, leur marque fait partie de leurs actifs commerciaux les plus importants. Ils doivent protéger cette réputation, et ils ne peuvent le faire que si un être humain intervient dans le processus. »
* Cet article est adapté d’une conversation entre Michael Thielen et Radio World (en anglais).