Daniel Isberg

Daniel Isberg

Directeur, Services-conseils – Défense et renseignement

Les premières inventions militaires, telles que l’étrier qui maintenait les chevaliers en selle, la technologie de coulage qui permettait d’augmenter la puissance des canons ou l’industrialisation qui a déplacé la capacité à faire la guerre vers les usines et les chaînes d’approvisionnement, ont toutes été des jalons du développement humain. Elles ont souvent mené à des changements généralisés ainsi qu’à des innovations et à des succès militaires.

La technologie de l’information civile est le multiplicateur de force d’aujourd’hui

Au cours des deux dernières décennies, la technologie de l’information civile a eu une incidence profonde sur le champ de bataille moderne. Ce que nous voyons dans les conflits d’aujourd’hui, c’est le développement technologique civil devenu un facteur clé de réussite et un multiplicateur de force pour le secteur de la défense.

Auparavant, il y avait une division claire entre les sphères civile et militaire. Mais aujourd’hui, cette séparation est de plus en plus floue. Les entreprises civiles fournissent des services infonuagiques, des outils analytiques et des solutions de sécurité qui sont maintenant utilisés directement pour conduire des guerres. Ces services sont bien établis dans les secteurs d’activité économiques civils, même s’ils n’ont pas été conçus à l’origine à des fins militaires.

De même, les technologies et les systèmes qui étaient autrefois développés exclusivement pour des applications militaires sont de plus en plus étoffés par des innovations civiles.

Les téléphones intelligents, les médias sociaux, les satellites commerciaux, les drones et l’intelligence artificielle (IA) ne sont que quelques exemples de technologies civiles qui jouent maintenant un rôle direct ou indirect dans les guerres modernes.

Ces innovations ont transformé l’efficacité et la vitesse d’exécution sur le champ de bataille, surpassant parfois la capacité de gestion des professionnels. Elles ont permis des percées dans des environnements de combat stagnants et ont créé des cycles de décision plus rapides grâce à l’automatisation ainsi qu’à l’analyse avancée.

Par conséquent, dans toute la chaîne, de la détection à la décision, les organisations militaires et les personnes qui y travaillent doivent changer leur comportement et leur mentalité pour agir efficacement dans les conflits d’aujourd’hui.

La collecte, l’analyse et l’échange de renseignements sont essentiels

L’une des retombées les plus marquantes des technologies de l’information civiles est la capacité de recueillir, d’analyser et d’échanger des renseignements en temps réel. Les drones commerciaux peuvent être utilisés pour la reconnaissance, les renseignements de sources ouvertes (OSINT) peuvent fournir des renseignements sur l’adversaire et les plateformes de communication civile utilisées pour la coordination sont devenues des arènes où mener la guerre de l’information.

Le théâtre de guerre n’est plus confiné à des zones géographiques. Il s’étend maintenant au domaine numérique. Quiconque peut recueillir, interpréter et exploiter le plus rapidement des renseignements jouit d’un avantage décisif. Certains diront que cela a toujours été le cas. La rapidité d’exécution a toujours été cruciale. C’est vrai, mais aujourd’hui, la différence réside dans le volume d’information que le personnel militaire doit traiter. Ces données proviennent non seulement d’unités subordonnées ou supérieures, mais aussi de toutes les entités participantes simultanément.

Changements comportementaux et adaptation

Pour suivre cette évolution, les professionnels militaires et les citoyens doivent s’adapter.

1. Maîtrise supérieure des compétences numériques

Les organisations de défense ont besoin d’une meilleure littératie numérique, non seulement chez leurs spécialistes des TI, mais aussi chez leurs soldats et leurs officiers. Ils doivent comprendre les fondements de la cybersécurité, de l’analyse de la fiabilité, de l’influence de l’information et du flux de données dans les systèmes numériques.

Le personnel militaire doit comprendre quels renseignements sont essentiels à l’analyse et à la prise de décisions, et quelles données doivent être extraites pour prendre la bonne décision au bon moment. Il s’agit d’un défi majeur qui exige le meilleur du personnel et qui a des répercussions considérables pour l’ensemble de l’organisation.

2. Culture transformée par l’échange de renseignements

Les publications sur les médias sociaux peuvent révéler des positions, des mouvements de troupes ou des stratégies. Tout le monde, y compris les civils, doit comprendre que leurs empreintes numériques peuvent avoir de graves conséquences. Cela signifie que la discipline en matière de technologie de l’information doit être intégrée à la formation et aux routines.

3. Coopération intégrée entre la défense et le secteur privé

Le développement de systèmes de défense et de méthodes de commandement doit se faire en étroite collaboration avec le secteur privé. Les organismes de développement de la défense ne peuvent pas agir assez rapidement, mettre en œuvre les dernières innovations, répondre aux besoins opérationnels ou soutenir l’écosystème de partenariats requis pour une innovation continue.

Les fournisseurs mondiaux de services de TI sont déjà établis dans les pays alliés, ce qui assure l’intégration ainsi que l’interopérabilité des systèmes et des opérations. Ces entreprises possèdent déjà des systèmes civils et peuvent fournir les capacités manquantes dont les opérations militaires ont besoin pour obtenir un succès décisif.

CGI en tant que partenaire des alliés de l’OTAN et de la défense globale

L’étude La voix de nos clients 2025 de CGI souligne que la collaboration demeure une priorité importante du secteur : la moitié des organisations de défense et de renseignement prévoient d’augmenter leurs dépenses opérationnelles et en investissement pour accélérer la modernisation, tandis que 85 % ont déjà adopté des stratégies d’IA pour améliorer la prise de décision et l’état de préparation aux missions. Parallèlement, 95 % des répondants font face à des défis existants de complexité moyenne à élevée, ce qui démontre que la véritable transformation ne se limite pas à l’adoption de nouvelles technologies, mais exige de nouvelles façons de travailler et de collaborer dans l’ensemble de l’écosystème civil et militaire.

Chez CGI, nous collaborons avec les alliés de l’OTAN pour renforcer et améliorer leurs capacités numériques, et nous participons régulièrement à des centres de connaissances, à des panels de discussion et à des expositions où les questions de sécurité et la coopération en matière de défense sont abordées. Le sommet de l’OTAN, la conférence NATO Edge, Almedalen, Defence Expo et la foire DSEI sont des rassemblements auxquels nous participons régulièrement.

Communiquez avec moi pour en savoir plus sur la façon dont nous soutenons la communauté de défense de l’OTAN et notre travail avec les clients pour les aider à être à l’avant-garde de l’innovation en matière de défense numérique.

À propos de l’auteur

Daniel Isberg

Daniel Isberg

Directeur, Services-conseils – Défense et renseignement

Daniel Isberg est l’un des experts de CGI en matière de défense, de sécurité et d’analyse du renseignement en Suède. Ancien officier et cadre des Forces armées suédoises, il possède une vaste expérience du travail opérationnel et stratégique, tant en Suède qu’à l’international dans le ...