La pandémie actuelle a des répercussions majeures sur le secteur de l’horticulture. Des rapports font état de producteurs ayant jeté leurs cultures parce que la demande a chuté. Dans ce contexte, le secteur de l’assurance tente d’aider ses clients horticulteurs à surmonter la crise et à poursuivre leurs activités grâce à une évaluation plus efficace des risques assurés.
La surveillance des serres à l’aide de technologies et de données d’observation de la terre en constitue un exemple. L’évaluation des risques se fait à distance, ce qui permet d’éliminer la perturbation des activités, de minimiser ces risques et de réduire les coûts, ainsi que d’aider les horticulteurs à assurer la continuité de leurs activités.
En cette période difficile, il devient encore plus important d’assurer la continuité des affaires en minimisant les risques et en évitant les coûts imprévus. Bien que les entreprises n’ont aucun pouvoir sur plusieurs facteurs de risques, des solutions novatrices de gestion des actifs peuvent fournir des renseignements précieux sur les activités des entreprises, en aidant à repérer les lacunes potentielles qui nécessitent une surveillance étroite et une réponse rapide.
Essor des technologies d’observation de la Terre
À l’heure actuelle, l’utilisation d’applications novatrices d’observation de la Terre pour la gestion des actifs est en plein essor. L’observation de la Terre consiste à utiliser des données spatiales fournies par des satellites pour surveiller de vastes territoires ou des bâtiments de façon constante. Les satellites prennent des photos de la Terre à intervalles répétés et produisent des images complexes en cernant toutes les couleurs perceptibles, ainsi que les signaux infrarouges et radar émanant de la surface.
Dans quelle mesure les couleurs ainsi que les signaux infrarouges et radar peuvent-ils être utiles aux activités commerciales quotidiennes des propriétaires de serres? En utilisant des algorithmes, on peut transformer ces images complexes en renseignements détaillés sur la performance des différents constituants d’une serre.
Les experts en science des données développent des algorithmes pour surveiller les murs et les sols des serres à l’aide de signaux radar, ainsi que pour vérifier la répartition des températures dans les différentes zones de ces serres à l’aide de signaux infrarouges thermiques. En d’autres termes, il est possible de contrôler en permanence une serre grâce aux données spatiales, et ce, sans aucun effort manuel. Cette surveillance fournit aux propriétaires de l’information sur les dommages potentiels ou les rendements potentiellement faibles causés par une multitude de problèmes, comme l’affaissement du sol. Il est même possible de prédire des coûts énergétiques potentiellement plus élevés en raison d’une mauvaise répartition des températures.
Les technologies d’observation de la Terre ont également favorisé l’émergence d’un nouveau type de service d’évaluation des risques assurés pour les horticulteurs. La prévention des pertes intéresse à la fois les horticulteurs et leurs assureurs. Grâce à la surveillance des affaissements et de la répartition des températures depuis l’espace, les compagnies d’assurance peuvent évaluer plus précisément les risques et améliorer la souscription des horticulteurs.
Conçu avec une fonctionnalité de notification numérique et personnalisable, ce type de surveillance est par ailleurs entièrement extensible. On peut y inclure des sources de données et des algorithmes supplémentaires fondés sur les technologies les plus récentes.
Recherche de nouvelles sources de données pour les assureurs
Le secteur de l’assurance utilise déjà des données depuis très longtemps pour évaluer les risques de souscription. Il s’est principalement fié aux données internes (par exemple, celles relatives aux polices et aux réclamations). En effectuant une analyse descriptive, on trouve des corrélations entre le bien assuré, l’assuré et les réclamations potentielles qui en découleraient. Par exemple, plus il y a de pièces dans une maison, plus le risque d’incendie est élevé.
Comme l’utilisation des données augmente de façon exponentielle dans tous les secteurs, les compagnies d’assurance recherchent désormais de nouvelles sources de données pour évaluer les risques. Combien d’hôpitaux et de bars, par exemple, se trouvent à proximité d’une maison assurée? Ces renseignements peuvent s’avérer très précieux pour évaluer les risques. Selon le Baromètre mondial 2019-2020, tirer de la valeur des données pour améliorer la souscription et la satisfaction des clients est l’une des principales priorités d’entreprise des compagnies d’assurance.
De nos jours, les données d’observation de la Terre deviennent une source de renseignements abordable dont les possibilités de mise en œuvre sont pratiquement illimitées, bien qu’elles soient encore assez peu connues. De nombreux satellites sont en activité à l’heure actuelle et la plupart d’entre eux génèrent des données qui sont accessibles aux compagnies d’assurance. Certains de ces flux de données peuvent être utilisés librement, d’autres sont commercialisés. Certains se servent du soleil comme source d’énergie, tandis que d’autres utilisent des radars. Il existe un vaste éventail de types de flux de données, et associer les bons flux aux bons algorithmes est essentiel pour atteindre les objectifs d’affaires souhaités.
Utilisation efficace des données d’observation de la Terre
L’utilisation efficace des données d’observation de la Terre commence par la mise en place d’un objectif d’affaires clairement défini. Quel problème souhaitez-vous résoudre ou quelle occasion voulez-vous saisir? Ce n’est pas toujours aussi simple qu’il y paraît. Nous, les humains, avons tendance à nous en tenir à nos méthodes de travail actuelles au lieu d’élargir nos horizons pour découvrir le véritable potentiel que présentent les nouvelles possibilités.
Lorsqu’il est question d’utiliser des données d’observation de la Terre pour la première fois, l’optimisation des processus vient souvent à l’esprit dans un premier temps (par exemple, l’optimisation du processus de réclamation grâce à l’observation de la Terre avant et après un événement). Il existe toutefois de nombreux cas d’utilisation différents et, d’après notre propre expérience, les nouvelles idées sont souvent mieux formulées lors de la formation d’une équipe multidisciplinaire.
Selon le Baromètre mondial CGI 2019-2020, la principale tendance sectorielle citée par les dirigeants du secteur de l’assurance est l’expansion de la chaîne de valeur de ce secteur. Les compagnies d’assurance cherchent à devenir plus alignées aux demandes des clients. Comme l’assurance devient de plus en plus un produit dont un des seuls facteurs déterminants est le prix, il est essentiel de trouver de nouveaux moyens d’offrir une valeur ajoutée aux clients.
CGI a mis en œuvre le service d’alertes précoces pour les serres(en anglais) dont l’objectif premier est de créer une valeur ajoutée pour les clients. Pour y arriver, nous avons travaillé en étroite collaboration avec les horticulteurs et les compagnies d’assurance. Le projet consistait à comprendre les objectifs et les difficultés de chaque partie prenante, puis de procéder à une démonstration de faisabilité. Certaines idées ont abouti, d’autres furent un échec. Le tout a débouché sur un service qui aide les horticulteurs à améliorer leurs activités, à réduire leurs risques et à générer des rendements plus élevés, tout en aidant les compagnies d’assurance à évaluer plus efficacement les risques de l’exploitation horticole.
Cette utilisation de la technologie et des données d’observation de la terre peut également être mise à profit dans d’autres domaines du secteur de l’assurance. Il en sera question dans notre prochain billet de blogue. Entre-temps, n’hésitez pas à nous écrire pour obtenir de plus amples renseignements (piet.hein.goossens@cgi.com ou ditte.trojaborg@cgi.com).