Dans un monde caractérisé par une instabilité accrue, la résilience est devenue plus qu’un simple mot à la mode pour les banques – c’est une nécessité. Alors que l’évolution du paysage politique, fiscal et réglementaire engendre de l’incertitude, la capacité à s’adapter, à se protéger et à se rétablir des perturbations est désormais une caractéristique déterminante du succès à long terme.
Selon les données récentes de l’étude La voix de nos clients 2025 de CGI, le paysage politique en mutation a généré de l’incertitude, rendu les marchés plus nerveux et compliqué la prise de décisions. Dans ce contexte d’agitation mondiale et de resserrement de la réglementation, en particulier avec des cadres comme le règlement sur la résilience opérationnelle numérique (règlement DORA) en Europe, les institutions financières redoublent d’efforts en matière de résilience opérationnelle.
Cependant, les approches traditionnelles ont leurs limites. Pour assurer la pérennité de leurs opérations, les banques se doivent d’adopter l’intelligence artificielle (IA), non seulement comme outil de transformation, mais aussi comme gardien de la résilience.
L’impératif croissant d’une banque résiliente
Selon les résultats de La voix de nos clients 2025, la gestion des risques et de la conformité – un élément clé de la résilience – figure désormais au deuxième rang des priorités d’entreprise pour l’ensemble du secteur bancaire, tandis que le renforcement de la cybersécurité, de la conformité réglementaire et de la gestion des risques figure au quatrième rang des priorités en TI.
Les banques utilisent déjà l’IA pour rationaliser l’intégration, personnaliser les services et même générer du code. Alors, pourquoi ne pas étendre cette capacité à la protection des infrastructures critiques?
L’IA offre des avantages uniques : elle peut cerner les risques plus rapidement, analyser de vastes ensembles de données en temps réel et prédire les perturbations potentielles avant qu’elles ne s’aggravent. Pour les banques qui naviguent dans des écosystèmes de plus en plus complexes, ce passage de la réactivité à la proactivité est transformationnel.
Les deux rôles clés de l’IA dans la création de banques résilientes
L’IA peut jouer un rôle central pour l’amélioration de la résilience dans deux domaines principaux.
1. Prévoir les pannes avant qu’elles ne se produisent
Les systèmes d’IA peuvent surveiller en permanence l’infrastructure pour détecter les anomalies en temps réel, que ce soit au moyen de journaux de systèmes, de données sur la performance des applications ou de modèles de trafic réseau. Les modèles d’apprentissage machine peuvent apprendre ce qui est « normal » et signaler rapidement les écarts susceptibles d’indiquer des défaillances ou des cyberattaques imminentes.
Au-delà de la détection, les banques peuvent recourir à la maintenance prédictive fondée sur l’IA, comme cela se fait dans le secteur manufacturier. En analysant la performance du matériel et des logiciels au fil du temps, ces modèles peuvent anticiper des serveurs défaillants, des API surchargées ou d’autres points faibles, ce qui aide les équipes des TI à régler les problèmes avant qu’ils n’entraînent des temps d’arrêt.
L’IA peut même simuler des scénarios de crise, comme une augmentation du volume de transactions, en utilisant des jumeaux numériques des systèmes pour tester la résilience dans un environnement sûr et contrôlé.
2. Évaluer la solidité des partenaires de l’écosystème
Dans le cadre du règlement DORA et d’autres cadres similaires, la résilience s’étend au-delà des opérations internes d’une banque. Les institutions financières dépendent de vastes écosystèmes de partenaires – fournisseurs de services infonuagiques, entreprises de technologies financières et autres tiers – qui contribuent tous à la stabilité opérationnelle.
L’IA peut être utilisée pour évaluer l’infrastructure des partenaires en élaborant des modèles automatisés d’évaluation du risque, qui évaluent la posture de cybersécurité, le temps de disponibilité et le statut de conformité. Cela permet non seulement de mettre en évidence les vulnérabilités, mais aussi de gérer les risques liés aux tiers à l’aide de données.
Une autre approche puissante est l’analyse des graphiques de réseau fondée sur l’IA, qui cartographie les interdépendances entre les systèmes et les partenaires. Cela peut aider les banques à repérer les points de défaillance uniques, surtout dans des situations comme les pannes infonuagiques à grande échelle.
En outre, le traitement du langage naturel peut analyser les documents réglementaires, les contrats et même les médias sociaux pour détecter les premiers signes d’instabilité parmi les partenaires, offrant ainsi aux banques un système d’alerte proactif.
Trois recommandations clés pour les banques
Alors, que doivent faire les banques? Voici trois recommandations réalisables.
- Commencez par l’essentiel.
Déterminez les composantes les plus critiques de votre infrastructure et déployez des agents d’IA pour surveiller les anomalies, effectuer une maintenance prédictive et réaliser des simulations de crise.- Évaluez votre écosystème.
Ne vous arrêtez pas aux systèmes internes. Évaluez la résilience de vos partenaires et fournisseurs, en particulier ceux des marchés réglementés comme l’Europe, où le règlement DORA permet de tester plus activement les systèmes tiers.- Prévoyez l’inévitable.
Même les meilleurs systèmes peuvent échouer. Élaborez des plans d’urgence B et C, comme des stratégies à double nuage, afin de garantir un basculement harmonieux en cas de panne. La redondance n’est pas facultative, elle est essentielle.
L’IA, nouvelle frontière de la résilience opérationnelle
L’IA peut – et doit – être utilisée pour vous aider à prévoir l’avenir de votre infrastructure et à vous y préparer. Qu’il s’agisse d’évaluer les modèles de prestation de services, de surveiller la conformité ou de gérer les risques liés aux tiers, l’IA permet aux banques d’agir plus rapidement, plus intelligemment et plus efficacement que jamais.
Mais un grand pouvoir s’accompagne d’une grande responsabilité. L’utilisation responsable de l’IA et la gouvernance avec intervention humaine demeurent non négociables. L’IA est peut-être l’avenir de la résilience, mais ce sont les humains qui détermineront l’efficacité de son application.
En fin de compte, l’IA n’aide pas seulement les banques à rester résilientes, elle les aide à évoluer.
CGI collabore avec les banques pour favoriser la personnalisation grâce à l’IA. Pour en savoir plus sur nos services, n’hésitez pas à communiquer avec moi ou à consulter cgi.com pour découvrir nos capacités en matière de services bancaires et d’IA. Lisez également mes deux premiers billets de blogue de cette série portant sur l’intégration (partie 1) et la personnalisation (partie 2).
Haut de page
