J’ai récemment été frappé d’une réalisation soudaine. J’étais sur la route dans la région de Washington, D.C. lorsque le camion figurant sur la photo ci-dessous a attiré mon attention. On peut y lire la phrase : « Cette livraison a été initiée grâce à la chaîne de blocs ». Je crois qu’il s’agit d’un excellent exemple de la façon dont cette technologie transforme le secteur du transport et de la logistique.
Si vous avez lu mon autre billet de blogue*, qui porte sur un article sur la chaîne de blocs publié en 2017 (CGI intègre la chaîne de blocs à une plateforme conventionnelle de financement commercial*), vous êtes déjà au courant du rôle que joue cette technologie dans le secteur. Je peux maintenant ajouter que CGI a décidé d’explorer la deuxième fonction de commerce la plus courante qui pourrait bénéficier d’une bonne dose d’innovation. Nous étudions maintenant la possibilité d’intégrer la chaîne de blocs à la chaîne d’approvisionnement pour faciliter la tâche aux importants fabricants qui interagissent avec leurs banques au moyen du logiciel service CGI Trade360 afin de financer leurs transactions commerciales, soit à titre de fournisseurs ou d’acheteurs.
Aujourd’hui, l’objectif de l’adoption de la chaîne de blocs demeure le même : assurer le degré le plus élevé possible de confiance et d’automatisation dans les processus de gestion de la chaîne d’approvisionnement. L’adoption de cet outil s’effectue maintenant à un rythme plus rapide que jamais. La phrase inscrite sur le camion que j’ai aperçu constitue donc un signe encourageant de l’évolution de ce marché aux États-Unis.
Fonctionnement actuel des transactions de la chaîne d’approvisionnement
Jetons un coup d’œil à la façon dont les transactions fonctionnaient avant le lancement de la chaîne de blocs. Quelle que soit la marchandise qu’un camion transporte, on peut supposer que la livraison a été initiée par un bon de commande créé par une entreprise (l’« acheteur ») qui avait besoin des marchandises. Le producteur de ces marchandises (le « fournisseur ») a reçu le bon de commande et a entamé la fabrication des produits. Ensuite, le fournisseur a expédié ces biens à l’acheteur. Une fois la marchandise livrée, le fournisseur a envoyé une facture à l’acheteur afin de recevoir un paiement. Dans la plupart des cas, le fournisseur a d’abord demandé à l’acheteur une preuve de solvabilité et a obtenu le financement nécessaire à la fabrication des biens auprès de sa banque. En plus de l’acheteur, du fournisseur et de leurs banques respectives, d’autres organisations participent également à la transaction, telles que l’entreprise de transport et les douanes des deux pays concernés s’il s’agit d’une transaction transfrontalière.
Dans ce scénario, comment le fournisseur peut-il être convaincu que l’acheteur sera en mesure de payer sa commande? À l’heure actuelle, le fournisseur lui demande des documents tels qu’un bon de commande, une lettre de crédit ou un document de financement. Le fournisseur soumet ensuite une demande de financement à sa banque, qui repose sur les documents obtenus de l’acheteur et, dans la plupart des cas, sur plusieurs autres documents.
Compte tenu de cet échange d’information, comment ces organisations peuvent-elles se faire confiance les unes les autres? Imaginez le nombre d’heures consacrées par chacune d’elles à la protection de leurs intérêts, ainsi qu’à la préparation des documents et aux inspections nécessaires pour atténuer les risques associés à la prestation de leurs services. Toutes ces procédures prennent du temps, et coûtent donc de l’argent. Dans certains cas, les pertes de temps et d’argent causées par des documents commerciaux frauduleux peuvent être substantielles et atteindre des centaines de millions de dollars.
Allons un peu plus loin en examinant les technologies sous-jacentes qui rendent ces transactions possibles aujourd’hui. La plupart des fournisseurs et des acheteurs utilisent une solution quelconque de gestion de la relation client, comme Salesforce, comme plateforme de traitement des commandes. C’est à l’aide d’une telle plateforme qu’une entreprise crée et met à jour ses bons de commande et obtient le connaissement et autres documents nécessaires à l’exécution de la transaction. La majorité des banques, quant à elles, utilisent des plateformes et portails logiciels, comme CGI Trade360, pour les aider à accomplir et gérer les tâches administratives associées à ce type de transactions commerciales. Elles sont ainsi en mesure de faire le suivi des transactions, d’effectuer des vérifications de connaissance des clients de leurs entreprises clientes, et de rassembler tous les documents financiers, comptables et justificatifs en un seul endroit bien organisé.
Utiliser la chaîne de blocs pour transformer la chaîne d’approvisionnement
Alors, que manque-t-il dans l’environnement et l’écosystème actuels? Une façon efficace d’engrener ou de fusionner les systèmes de gestion de la relation client et les principales plateformes de financement commercial d’arrière-guichet. Autrement dit, il faut trouver une manière d’interconnecter ces deux mondes.
Revenons à la photo du camion ci-dessus. Pourquoi la chaîne de blocs est-elle si merveilleuse? Voici ma réponse. Puisque les transactions du registre distribué sont « approuvées » sur la base d’un consensus, il n’est pas possible pour une entité d’exécuter une transaction par elle-même. Le principe de confiance entre les deux parties est donc renforcé par ce système, surtout dans notre exemple, puisque le fournisseur et sa banque approuvent la documentation (partagée), ce qui enclenche les processus de financement, d’approbation et de fabrication. Ainsi, la chaîne de blocs et le registre distribué accroissent non seulement la confiance entre les parties prenantes, mais réduisent également les délais associés au traitement et à la vérification des transactions. Ils permettent et accélèrent aussi l’échange de données, ce qui simplifie les communications et évite les répétitions et les échanges superflus entre les organisations. Selon le même principe, l’acheteur et le fournisseur « conviennent » des modalités du bon de commande, qui peuvent également être consultées et acceptées par leurs banques – et ce, en temps quasi réel –, en supposant que les règles d’approbation des transactions peuvent être automatisées.
Dans cette optique, CGI a formé un partenariat avec Salesforce pour tirer parti de sa plateforme Blockchain*, conçue spécialement pour s’intégrer aux systèmes de gestion de la relation client. Nous visons à bâtir une solution immédiatement commercialisable qui permettra aux grandes entreprises de simplifier leurs activités grâce au principe de confiance, à la rapidité et à la sécurité accrue qu’offrent la chaîne de blocs et le registre distribué. Dans le cadre de notre démonstration de faisabilité, nous avons réussi à connecter les systèmes de gestion de la relation client des fournisseurs et des acheteurs à la plateforme de commerce de leurs banques par l’entremise d’un réseau de chaîne de blocs qui est également offert par Salesforce. Nous avons simulé les scénarios les plus courants pour les acheteurs et les fournisseurs, le traitement de bout en bout des commandes et les communications avec leurs banques respectives au moyen de CGI Trade360.
Cette démonstration de faisabilité a mis en lumière les avantages des transactions en temps quasi réel et les économies potentielles de coûts et de main-d’œuvre résultant d’une vaste gamme de mesures d’amélioration de l’efficacité, qui sont rendues possibles en grande partie par la normalisation et la rationalisation de l’échange de données ainsi que par la rapidité de l’atteinte d’un consensus dans le registre distribué pour approuver les transactions de l’ensemble des intervenants de la chaîne d’approvisionnement (y compris les acheteurs, les fournisseurs, les banques, les entreprises de transport et les douanes). La prochaine phase du projet consistera à simuler la livraison d’une cargaison à l’aide de la chaîne de blocs et du registre distribué, de la plateforme de Salesforce et de la solution CGI Trade360. Restez à l’affût!
Je vous invite également à lire notre billet de blogue Transformation des échanges commerciaux grâce à des solutions hybrides de chaîne de blocs.
*en anglais