La transition énergétique et l’expansion à grande échelle des réseaux imposent des contraintes toujours plus grandes lors du déploiement d’infrastructures souterraines, notamment lorsqu’il s’agit d’excaver des tranchées. C’est la raison pour laquelle les entreprises, les gouvernements et les exploitants de réseaux ont de plus en plus recours aux services de CGI pour obtenir des données précises et actualisées. L’échange ponctuel de données sur plusieurs applications n’est ni sécurisé ni durable. Les organisations doivent adopter une approche fondée sur les données, et cela commence sur le terrain ou dans les tranchées.

La méthode classique de traitement des données d’actifs des infrastructures souterraines n’est plus viable, explique Henk Cornelissen, directeur-conseil expert chez CGI. « Le processus de consignation et d’enregistrement des actifs est inefficace et souvent trop lent. Les informations transitent par une multitude d’applications et de formats de fichiers vers l’arrière-guichet, qui doit ensuite traiter à nouveau toutes ces informations. S’il s’avère que ces données sont erronées (ce qui est régulièrement le cas), la tranchée a bien sûr été fermée depuis longtemps et nul ne sait exactement ce qui a été construit ou modifié.

Heureusement, il existe une solution. « De plus en plus, les mesures et la validation sont effectuées directement dans la tranchée elle-même. On peut ainsi prendre les bonnes mesures directement à la source, avec un équipement adapté, et vérifier, dans la tranchée, si les données sont acceptées par la base de données. De cette manière, les données collectées sont traitées immédiatement et utilisées par l'organisation en temps quasi réel », poursuit Henk Cornelissen.

Échange intelligent de données

Les données actualisées provenant des actifs souterrains vont prendre de plus en plus d’importance. « La transition énergétique impose d’énormes contraintes aux infrastructures souterraines », déclare Henk Cornelissen. Nous devons installer des milliers de kilomètres de réseaux électriques (à basse, à moyenne et à haute tension) et déployer des réseaux de chaleur supplémentaires. Et ce dans un sous-sol déjà très encombré. Par ailleurs, les exploitants de réseaux devront installer plusieurs centaines de cabines à moyenne tension (les transformateurs habituels) et de sous-stations au cours des prochaines années. Il s’agit d’un défi de taille dans des zones comme la région de Randstad, où le réseau est déjà très dense. »

Henk Cornelissen évoque un autre problème : « Il est également nécessaire d’accélérer l’ensemble de la procédure d’obtention des permis afin de désengorger le service des demandes. Aujourd’hui, la procédure complète prend en moyenne trois à sept ans, ce qui est beaucoup trop long. » Et d’ajouter : « l’accélération est liée à l’échange intelligent de données. Cela signifie « qu’il ne faut plus d’échange de données entre les exploitants de réseaux et le gouvernement central, les provinces et les municipalités. En revanche, il faut combiner les données de toutes les parties prenantes, les relier intelligemment et les visualiser en 3D. Vous pouvez ainsi voir immédiatement si un transformateur s’intègre dans l’environnement et quel impact il a sur les résidents. La loi sur l’environnement accroît également l’importance de la coopération. » 

Projet pilote au ministère de l’Infrastructure et de la Gestion de l’eau

En collaboration avec notre partenaire technologique IQGeo, CGI propose des solutions qui renforcent la cohérence et l’efficacité des échanges de données et accélèrent ainsi les processus de validation et d’enregistrement sur le terrain. Le ministère de l’Infrastructure et de la Gestion de l’eau a récemment chargé notre laboratoire de gestion des infrastructures et des actifs (iAMLAB) de mener un projet pilote visant à mettre en place un système d’échange de données plus efficace entre l’exploitant de réseaux Stedin, la société de gestion des eaux Evides, la Commission des eaux et la municipalité de Rotterdam.

« Cela peut sembler étrange, mais casser un trottoir pour remplacer une conduite d’eau et casser à nouveau le même trottoir une semaine plus tard pour poser un câble électrique est la règle plutôt que l’exception », affirme Huibert Alblas, modélisateur de données liées chez CGI.

Cela est dû au fait que l’échange de données se fait principalement de manière ad hoc, et cette méthode est loin d’être adaptable et efficace. Au lieu de mettre en place un portail Web et d’obliger les entreprises à échanger des données dans un format standard, nous avons étudié comment échanger les informations selon les principes FAIR et en utilisant des données liées », ajoute-t-il. FAIR est l’acronyme de Findable (facile à trouver), Accessible (accessible), Interoperable (interopérable), Reusable (réutilisable). En d'autres termes, il s’agit d’appliquer des principes visant à garantir la repérabilité, l’accessibilité, l’interopérabilité et la réutilisabilité des données.

Approche écosystémique

« Les données sont mises à disposition dans un modèle de domaine. Les entreprises font une demande pour interroger des données qui sont ensuite rendues accessibles grâce aux données liées, explique Huibert Alblas. Les données restent donc à la source et sont toujours maintenues à jour. De cette manière, tous les principes FAIR sont respectés.

Les données liées et les modèles de domaine sont également parfaitement adaptés à l’échange de données avec d’autres secteurs, sans qu'il soit nécessaire de les envoyer au coup par coup, sans que l’on sache vraiment si elles sont à jour. »

Henk Cornelissen ajoute : « L’écosystème des données liées est infini. Le modèle peut encore être enrichi, puisque les données (publiques) de BGT, d’ORE et des plans cadastraux sont reliées aux données des actifs des exploitants de réseaux, grâce aux données liées. Pour effectuer les missions de chantier, nous devons travailler ensemble dans les écosystèmes. L’avantage de CGI est que nous connaissons bien toutes ces organisations. Les principaux objectifs de l’iAMLAB sont donc d’aider les organisations à suivre ces principes pour échanger leurs informations et de favoriser ainsi les partenariats dans les organisations. L’intérêt est considérable. Une accélération est nécessaire pour faciliter la transition énergétique. »

Cet article a été publié dans la version imprimée de Construction sol/route/eau (Grond/weg/waterbouw