La géostratégie de l’énergie et de l’éco-durabilité : Quelles perspectives d’unification interétatique
au sein de l’OTAN ?

En mars 2014, Anders Fogh Rasmussen, alors Secrétaire Général de l’OTAN, prononçait le discours suivant : 

Nous devons faire de la diversification énergétique une priorité transatlantique stratégique et réduire la dépendance de l’Europe aux sources d’énergie russes.

Dans un contexte de crise ukrainienne, le Secrétaire Général réaffirmait alors publiquement l’importance majeure que revêtait la sécurité énergétique pour l’Alliance, faisant ainsi écho au « nouveau concept stratégique » développé par les Alliés en 2011. Outre la problématique de la dépendance européenne au gaz russe, le discours d’A. Fogh Rasmussen soulevait la question plus générale de l’approvisionnement énergétique des pays membres de l’OTAN. Tributaires de régions instables, les Alliés sont soucieux de leur sécurité énergétique. En effet, dans les zones de conflit, la pérennité des infrastructures n’est pas assurée.

Or, la rupture des approvisionnements énergétiques peut être source de conflits inter et intra étatiques. Parallèlement, lors des opérations militaires, les armées otaniennes font face à un « fardeau énergétique » nécessitant l’établissement de nouvelles mesures d’efficacité énergétique. La géostratégie de l’énergie relevant avant tout de compétences nationales et non exclusivement militaires, l’OTAN a éprouvé quelques difficultés à définir sa posture stratégique et institutionnelle, d’autant que la question énergétique se trouve sous la responsabilité de nombreuses autres entités telles que l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les agences de l’ONU, ainsi que les gouvernements nationaux.

Néanmoins, les actuels conflits interétatiques additionnés à l’urgente précarité du contexte migratoire, parallèlement au risque constant d’un manque d’accès aux énergies, ont conduit les Alliés à tenter de développer une politique de géostratégie énergétique commune.

La sécurité énergétique, et plus particulièrement l’éco-durabilité, peut-elle donc constituer un vecteur de convergence des intérêts nationaux au sein de l’OTAN ?