L’IA générative est en train de transformer en profondeur la manière dont les entreprises innovent, optimisent leurs processus et créent de la valeur. Pour maximiser ce potentiel, il est néanmoins essentiel de passer de simples expérimentations à une industrialisation complète, en intégrant l'IA à tous les niveaux de l'organisation pour favoriser le passage à l'échelle.
Georges Harb, Vice-Président Senior en charge de la stratégie IA et des business solutions pour l’Europe de l’Ouest et du Sud chez CGI, partage ses réflexions sur les évolutions récentes ainsi que sur les défis et les opportunités liés à l'industrialisation de l'IA générative.
Quelles évolutions constatez-vous avec l’arrivée de l’IA générative ?
Georges Harb : L'arrivée de l'IA générative a marqué un tournant décisif dans le domaine technologique. Je soulignerais trois points essentiels. Premièrement, l'IA est devenue un enjeu géopolitique majeur, ce qui est assez nouveau. Les investissements massifs annoncés par continent et par pays — 500 milliards de dollars aux États-Unis, 130 milliards en France et 200 milliards en Europe* — montrent l'importance stratégique de cette technologie. Ensuite, la question des semi-conducteurs, des mines et des terres rares est désormais au cœur des préoccupations, car ces ressources sont essentielles pour le développement des GPU nécessaires à l'IA. Enfin, troisième point clé : ce contexte encourage l'augmentation des investissements, rendant possible la création de clouds souverains européens et de modèles entraînés localement.
Comment la crise économique a-t-elle impacté l’industrialisation de l’IA ?
G.H. : On observe un ralentissement temporaire de l’industrialisation de l’IA, dû à la conjoncture économique. Dans des secteurs comme le retail ou l’industrie, plusieurs projets de “factories IA” ont été mis en pause. Mais je vois cela comme une opportunité : c’est un temps utile pour structurer la gouvernance, sensibiliser les équipes, et former à l’IA de manière transverse. Avant d’industrialiser, il faut comprendre. Et cela passe par une appropriation large de l’IA, pas uniquement par les experts techniques. C’est ce que j’appelle faire de l’IA pour tous.
Quels sont les dilemmes actuels entre l’IA rentable et l’IA responsable ?
G.H. : Ce dilemme est de plus en plus présent. Car les gains opérationnels sont là, mais en parallèle, les entreprises prennent conscience de l’impact environnemental de ces technologies. On commence à voir émerger des comités de sélection de cas d’usage, des stratégies de frugalité numérique, des formations type “Prompt Academy” pour promouvoir des usages efficaces et éthiques. C’est une maturité bienvenue. L'IA n'est pas adaptée à tous les usages, et il est essentiel de cibler les domaines où elle apporte une réelle valeur.
Quel est selon vous la clé pour tirer tout le profit des projets d’IA générative ?
G.H : L’IA générative est à la fois une formidable opportunité de création de valeur et un catalyseur de transformation des entreprises. Mais elle exige méthode, discernement et responsabilité. Si l’engouement est réel, seule une stratégie structurée, inclusive et durable permettra d’en faire un levier de compétitivité pérenne. L’heure n’est plus aux questions de faisabilité, mais à l’alignement stratégique, humain et environnemental.
Merci Georges.
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