Résilience de la Supply Chain, comment mieux anticiper dans un Monde incertain ?

Les disruptions géopolitiques et sanitaires, ainsi que la volatilité des marchés des matières premières, ont profondément bouleversé les chaînes d'approvisionnement et continueront à le faire dans les années à venir. Parallèlement, l’évolution plus qu’incertaine des comportements d’achat complique l’allocation des stocks et la gestion des approvisionnements, rendant les approches traditionnelles basées sur des données historiques de moins en moins adaptées.

Comment intégrer les éléments exogènes dans la prévision ?

L’intégration et l’utilisation des éléments externes dans les activités de planification, nécessite une démarche structurée et l'utilisation de technologies appropriées. Il convient dans un premier temps d‘identifier les sources de données externes pertinentes et estimer le poids de ces tendances sur ses opérations.

• Les données contextuelles exogènes comprennent les bases de données économiques, les rapports sur les tendances du marché, les alertes géopolitiques, les prévisions météorologiques et les données provenant des réseaux sociaux. Ces informations permettent de déceler les signaux faibles et d'anticiper les évolutions du contexte économique et géopolitique.
• Les données opérationnelles exogènes se réfèrent aux informations relatives à la chaîne d'approvisionnement élargie, qui ont un impact indirect sur nos opérations. Il peut s'agir du trafic en temps réel (au niveau national et international), des capacités de production des fournisseurs, de la qualité des composants ou des matières premières, des coûts des matières premières et du risque de fluctuation de ces dernières etc...

La mise en place de moteur d’analyse avancée (Machine Learning, Deep Learning, LLM…), permet de traiter et d'analyser ces vastes ensembles de données de manière plus efficace afin d’identifier des patterns et des corrélations complexes entre les données, tout en améliorant la précision des prévisions et l'anticipation des risques.

Un levier stratégique pour la Supply Chain

L’exploitation des données exogènes constitue un levier encore sous-utilisé dans la gestion des chaînes d’approvisionnement. Plusieurs causes globales : un manque d’intégration technologique, de gouvernance adaptée et de collaboration entre acteurs pour transformer ces données en actions concrètes et stratégiques. Cette difficulté s’explique aussi par l’abondance de sources de données plus ou moins pertinentes.

Pourtant au niveau opérationnel, l’exploitation de ces données en temps réel permet de s’adapter rapidement aux aléas. Par exemple, la traçabilité des flux, combinée à l’analyse des conditions extérieures, facilite des ajustements immédiats pour contourner des perturbations comme des retards logistiques ou des événements climatiques extrêmes.

De même au niveau tactique et stratégique, ces données enrichissent les capacités de simulation et de création de scénarios, en permettant par exemple de modéliser les impacts de divers événements, tels qu’une pénurie de matières premières ou une hausse brutale des coûts d’énergie. Grâce à ces outils, les entreprises peuvent anticiper les risques et bâtir des plans d’action robustes.

Quels sont les gains recherchés avec cette approche ?

L’approche que nous défendons repose sur des outils et des processus d’anticipation et de mitigation des perturbations. Ces derniers permettent d’identifier des alternatives en amont, comme l’exploration de nouveaux points de sourcing ou l’adaptation des niveaux de production. Des leviers de gains significatifs à plusieurs niveaux sont à attendre :

• Réduction des risques : une meilleure anticipation des contraintes extérieures (disruptions logistiques, ruptures d’approvisionnement) limite les arrêts de production, améliore la profitabilité et renforce la résilience de l’écosystème.
• Amélioration de la durabilité : produire uniquement ce qui est nécessaire minimise le gaspillage et l’empreinte carbone, s’inscrivant ainsi dans une démarche écoresponsable alignée sur le triptyque Profit, Planet, People. Cette approche soutient également des pratiques commerciales plus responsables.
• Optimisation des coûts : en ajustant au plus près les quantités produites et stockées, les entreprises s’inscrivent dans une démarche d’excellence opérationnelle visant à réduire les surcoûts liés à l’excédent de matières premières, à la surproduction ou au surstockage. Cela diminue également le besoin en fonds de roulement (BFR), allégeant ainsi la pression financière.

A noter que l’agilité et la réactivité sont grandement renforcées grâce au partage proactif des informations. Cela permet d’ajuster rapidement la demande, de se tourner vers d’autres fournisseurs ou de redimensionner la production en temps réel, garantissant ainsi une continuité des opérations. En somme, cette approche contribue non seulement à la robustesse économique, mais aussi à la préservation de l’écosystème en favorisant une gestion frugale des ressources.

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