Jacques Militello

Jacques Militello

Architecte technique – CGI au Luxembourg

Face à la situation exceptionnelle que nous connaissons, il est primordial pour les entreprises de pouvoir s’adapter rapidement en entamant ou poursuivant leur transformation digitale. Pour réussir celle-ci, les sociétés privées, publiques et européennes se tournent de plus en plus vers le cloud.

Ces derniers mois, bon nombre d’entreprises ont pu se rendre compte de l’intérêt d’entamer leur transformation digitale ou de poursuivre celle-ci. Pour mener à bien cette mutation, il s’agit tout d’abord de faire preuve d’une volonté forte, de placer les bons acteurs aux bons endroits dans l’entreprise, mais également de pouvoir compter sur le soutien du management. «Il est intéressant de commencer cette transformation par la partie non métier de l’entreprise et non par le core business. Si nous prenons l’exemple d’une banque retail, il s’agit de ne pas débuter par la partie gestion, virements, SSD, etc., mais par une partie du web banking», explique Jacques Militello, Architecte technique expert du Move to cloud chez CGI.

«Certaines [entreprises] sont réticentes à mettre leurs données métiers dans le cloud, de peur qu’elles ne leur appartiennent plus.»

Le cloud, un outil avantageux pour les entreprises

Dans ce contexte, le cloud apparaît comme un facteur clé pour une transformation digitale réussie. Les entreprises sont d’ailleurs de plus en plus nombreuses à opter pour cette solution. «La situation actuelle peut peser dans la balance, car l’un des avantages du cloud pour les sociétés qui y ont recours est qu’il facilite le téléworking. Ces dernières ont plus facilement réussi leur transition sur le 100% télétravail du jour au lendemain.»

D’autres raisons peuvent pousser les entreprises à choisir cet outil. «Il y a énormément de bénéfices à tirer du cloud au niveau de la stabilité, de la sécurité ou de la gestion. Il offre également la possibilité de nouer des relations avec de nouveaux partenaires. Des avantages dont les entreprises n’ont pas toujours conscience. «Certaines sont réticentes à mettre leurs données métiers dans le cloud, de peur qu’elles ne leur appartiennent plus.»

Privilégier une vision à long terme

Le coût reste également un facteur important dans le choix de recourir au cloud et déporter son infrastructure chez un gros provider. «Ce n’est pas parce que nous migrons vers le cloud que, du jour au lendemain, notre infrastructure ne coûte plus rien. Le cloud n’est pas gratuit. Nous profitons toutefois d’une meilleure maîtrise des coûts. Il faut pour cela avoir une vision sur le long terme pour voir quels sont les bénéfices à tirer, car la première année, le budget est plus important que si on hébergeait les données chez soi.»

Pour l’entreprise, la stratégie Move to cloud implique de grands changements au niveau organisationnel, mais également dans la méthodologie de travail. «Quand on décide d’aller vers le cloud, cette méthodologie change radicalement. Si on souhaite vraiment bénéficier des avantages du cloud, la partie DevOps devient très importante, tout comme la partie technologique.» En effet, le cloud implique de suivre de près les nouveautés, failles de sécurité, ainsi que les normes. «Les providers nous obligent à être up-to-date, cela implique de faire un suivi important au niveau de la sécurité et de la technologie. Certains clients utilisent des applications datant d’il y a trente ans, fonctionnant avec de vieilles technologies. Dans le cloud, on ne peut pas le faire de manière aisée.»

«Un choix essentiel et stratégique pour la société est d’opter pour l’utilisation de tous les services du cloud, ou seulement une partie et alors gérer elle-même le reste.»

Une étape charnière

Pour réussir cette migration, la société doit exprimer sa volonté d’aller dans le cloud, mais aussi d’acquérir la connaissance du provider choisi. «Un choix essentiel et stratégique pour la société est d’opter pour l’utilisation de tous les services du cloud, ou seulement une partie et alors gérer elle-même le reste. Les deux possibilités existent.»

Elle doit en outre penser directement à l’optimisation de sa facture en allouant par exemple davantage de VM (machines virtuelles) en cas de pic d’activité, afin de supporter la charge, et en réduisant les ressources lorsque cette activité diminue, car chaque ressource a un coût. Une stratégie adoptée par les entreprises avec de gros besoins en calcul, mémoire et bande passante.

Dans cette démarche, CGI accompagne ses clients, afin de leur faire comprendre que cette migration est une étape charnière dans leur vie, car leur métier et l’accessibilité de leurs données vont changer. «Si elles ont besoin de nouveaux sites web, calculs ou web banking, cette mise à disposition de nouveaux outils et fonctionnalités sera beaucoup plus rapide. Il faut bien comprendre qu’il y a plusieurs cases à cocher: méthodologie, organisation, gestion d’équipe, partie technologie.»

Un processus qui doit être progressif et qui implique d’identifier sa cible et ses objectifs. «C’est un processus long à mettre en place, si on veut un vrai Move to cloud. Pour réussir, il faut qu’une majorité des données soient sur le cloud. Si la globalité de celles-ci ne s’y trouve pas, il existera toujours une ouverture entre l’infrastructure sur site chez le client et ce qui est en ligne. Cela entraîne un surcoût, car il y aura des équipes dédiées cloud et d’autres ‘on premise’, et parfois certaines feront l’interface entre les deux.»

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