Les entreprises du secteur des sciences de la vie sont habituées au changement, mais ces dernières années ont été marquées par des défis sans précédent pour ce secteur. Comme nous l’avons constaté lors de nos entrevues La voix de nos clients CGI, la pandémie a accéléré des tendances qui étaient déjà amorcées, notamment la transformation numérique et un service davantage axé sur le client (ou le patient). Plus encore, l’incertitude économique a accru la pression sur le secteur pour qu’il produise davantage, avec moins de ressources, tout en continuant à fournir des produits et des services de qualité.  

Nos clients cherchent de nouveaux moyens de rester concurrentiels dans ce contexte agité. Ils se tournent vers les technologies émergentes, telles que l’automatisation des processus d’affaires, pour rationaliser les opérations, réduire les coûts et concentrer les ressources sur l’innovation et la croissance. J’ai récemment discuté avec Mike Shafer, vice-président des services de conseil en management pour les sciences de la vie chez CGI, de l’automatisation dans le secteur des sciences de la vie, de la façon dont elle transforme la recherche, le développement, la fabrication et la réglementation et, en fin de compte, contribue à accélérer la mise à la disposition des consommateurs des traitements révolutionnaires.

Q. : Quels sont les principaux défis auxquels nos clients du secteur des sciences de la vie sont confrontés en cette période post-pandémique?

R. : La pandémie de COVID-19 a profondément modifié les attentes des consommateurs vis-à-vis des délais de mise à disposition des thérapies et des vaccins. Les sociétés pharmaceutiques, de biotechnologies, et les fournisseurs d’appareils médicaux subissent des pressions pour accélérer la recherche et le développement et être les premières à mettre de nouveaux médicaments sur le marché.

Dans le même temps, ces entreprises sont confrontées à un environnement réglementaire complexe, avec des exigences strictes en matière de sécurité, d’efficacité et de qualité de fabrication. Le grand défi du secteur est donc de trouver un équilibre entre le besoin de rapidité et d’innovation et celui de garantir que les nouveaux produits sont sûrs et efficaces pour les patients.

L’intégration constitue un autre enjeu de taille aujourd’hui. Ces dernières années, le secteur a connu une vague de consolidation par le biais de fusions et d’acquisitions. Le processus d’intégration peut s’avérer très complexe en raison des différences culturelles, des filières de recherche et de développement et des processus de fabrication. Les entreprises cherchent à rendre ce processus plus efficace.

Q. : Comment les technologies numériques émergentes telles que l’automatisation et l’intelligence artificielle (IA) peuvent-elles contribuer à relever ces défis?

R. : La pandémie a accéléré le passage à l’innovation numérique dans tous les domaines. Lorsque les sites et les bureaux ont été contraints de fermer, ou du moins de réduire leur présence physique, les entreprises ont réalisé qu’elles pouvaient numériser de nombreux processus, en particulier la saisie, l’examen et l’approbation des données. Pour prendre un exemple précis, la numérisation des résultats de laboratoire et l’accès à distance sécurisé à ces résultats évitent à l’entreprise de réunir dix personnes dans un laboratoire pour transcrire, traiter, examiner ou approuver les données. Seules les personnes effectuant les tests physiques doivent être présentes. Cela réduit les risques et le besoin d’espace de bureau.

Ce scénario montre clairement les avantages de l’automatisation. En formant des robots à un ensemble précis de paramètres de saisie de données, de calcul et de flux de travaux, ainsi qu’à des règles de notification automatique, les entreprises peuvent non seulement numériser les flux de travail principaux et en permettre l’accès à distance, mais aussi accroître la vitesse et la précision du processus. De plus, elles libèrent leur personnel pour qu’il se concentre sur des activités à plus forte valeur ajoutée.

Q. : Quels sont les défis liés à la mise en œuvre de l’automatisation?

R. : nouveaux processus et technologies numériques. Il s’agit d’un secteur peu enclin à prendre des risques, et les gens ont tendance à penser que leurs processus sont « trop uniques » pour être automatisés ou que les risques pour la sécurité des données sont trop élevés. Il y a quelques années, le transfert des données dans le nuage a suscité la même réaction. Au début, ça a été effrayant, puis les choses se sont calmées.

En tant que conseiller, je passe beaucoup de temps à aider les clients à comprendre les avantages de l’automatisation et la manière dont elle peut s’appliquer à leurs processus existants. Une fois qu’ils ont compris comment l’automatisation peut rationaliser certains domaines et même renforcer l’intégrité des données, et qu’ils ont la preuve qu’elle peut répondre aux principes de validation des systèmes informatiques (CSV) et d’assurance dans le cadre des bonnes pratiques numériques (GxP), ils se montrent moins réticents.

Le revers de la médaille est que les gens s’attendent parfois à ce que l’automatisation résolve tous les problèmes. Or, dans certains cas, les modèles ou les processus reproductibles n’existent pas, quelle que soit la quantité de données dont on dispose. Dans de telles situations, même l’automatisation intelligente n’est pas une solution viable. Bien qu’il puisse être frustrant d’en arriver à cette conclusion, vous avez probablement découvert des processus clés qui peuvent être optimisés de manière différente.

Q. : Au-delà de l’amélioration des processus d’arrière-guichet, quelle sera la place de l’automatisation dans les années à venir?

R. : L’un des domaines où l’automatisation aura une incidence importante est celui du document technique commun électronique (eCTD). Il s’agit du format standard exigé par les autorités sanitaires internationales pour transmettre des informations destinées à l’enregistrement et à l’agrément de produits pharmaceutiques et biologiques.

L’eCTD rassemble des données générées par différents groupes à différents moments du cycle de développement d’un médicament. Le rassemblement de ces données est un processus laborieux. L’automatisation pourrait être utile à bien des égards. J’imagine un scénario futuriste dans lequel une automatisation intelligente comblerait le fossé entre les fonctions et les systèmes de gestion de contenu pour extraire et formater les données et le contenu nécessaires, en créant automatiquement des versions préliminaires de l’eCTD et en surveillant les changements dans les systèmes sources pour effectuer des mises à jour en fonction de la version.

Avant d’atteindre cet état idéal, nous pouvons déjà faire beaucoup de progrès grâce à l’IA : automatiser les sous-processus, identifier les données manquantes, effectuer des contrôles de qualité, etc. En fin de compte, si nous accélérons le processus de collecte de données tout en réduisant les erreurs, nous obtiendrons plus rapidement l’approbation des autorités et nous pourrons délivrer plus rapidement les médicaments approuvés aux patients.

Q. : Comment CGI peut-elle aider les clients du secteur des sciences de la vie à accélérer l’adoption de l’automatisation?

R. : En tant que pionnier dans ce domaine, nous avons eu le temps de développer, de valider et de déployer une vaste gamme de solutions d’automatisation pour les clients du secteur des sciences de la vie. Nous appliquons désormais ce que nous appelons un modèle « d’usine », avec une bibliothèque de processus d’automatisation intelligents qui peuvent être déployés rapidement avec de légères variations en fonction des besoins du client. Cela permet aux clients de choisir un système modulaire plutôt que d’être obligés d’adopter une plateforme complète.

Nos partenariats stratégiques permettent également de nous différencier. En collaborant avec des entreprises comme UiPath, nous pouvons offrir des solutions d’automatisation en tant que service comme CGI Accel360. Les petites entreprises ou celles qui ne sont pas encore prêtes à investir dans une infrastructure d’automatisation interne peuvent bénéficier des avantages d’une solution hébergée, notamment des systèmes de sécurité, de soutien, de maintenance et d’extensibilité de haut niveau. Elles peuvent commencer à profiter des avantages de l’automatisation immédiatement, pour un retour sur investissement plus rapide. Et ces solutions d’automatisation sont transférables au cas où elles décideraient d’investir dans des solutions d’IA internes.

Q. : Comment mesurer la valeur de l’automatisation?

R. : Les mesures de performance les plus évidentes sont l’augmentation de la productivité et l’amélioration de la précision. L’automatisation réduit les erreurs et les incohérences dans la saisie des données, l’exécution des flux de travaux, la fabrication et le contrôle de la qualité, permettant ainsi d’accélérer la mise sur le marché et d’améliorer la santé des patients.

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