Jan Wemmel

Jan Wemmel

Vice-Président, responsable sectoriel mondial, Santé et sciences de la vie

C’est avec beaucoup de fébrilité que les membres du secteur de la santé se sont rassemblés plus tôt cet été pour assister à la conférence annuelle AHIP 2022. L’association America’s Health Insurance Plans (AHIP) est dédiée aux compagnies d’assurance qui offrent une couverture médicale, des services et des solutions à des millions d’Américains chaque jour.

Les participants ont pu en apprendre beaucoup sur notre nouvelle approche quant à l’ensemble de l’écosystème de santé. Poussé par la pandémie et compte tenu de l’évolution des dynamiques sociales depuis quelques années, il est évident que l’équité en santé, les déterminants sociaux, et la santé comportementale sont des impératifs pour une population plus saine. Néanmoins, bien que ces messages s’adressent à un public majoritairement américain, nous avons également constaté, par l’intermédiaire de nos clients à l’échelle mondiale, que ces mêmes thèmes affectent la santé partout dans le monde.

L’analyse de données joue un rôle majeur dans la lutte pour l’équité en santé

De nombreuses compagnies d’assurance maladie, s’appuyant sur plusieurs années d’efforts, se consacrent à offrir à leurs clients un traitement égalitaire dans leurs soins et suivi médical, sans distinction pour l’identité de genre, le revenu, l’origine ethnique, l’orientation sexuelle, l’emplacement géographique, etc. Ces organisations, non seulement jettent les bases d’une vision d’équité en santé, mais ils mettent également en place des objectifs atteignables et des mesures pour concrétiser cette vision.

Discuter des enjeux d’équité en santé à l’échelle de l’entreprise peut se révéler une tâche laborieuse. À cette fin, des initiatives concluantes d’équité en santé peuvent être menées à l’aide d’outils d’analyse de données qui sont propulsés par l’intelligence artificielle, l’apprentissage machine et des experts chevronnés en science des données. Une analyse granulaire des mesures d’équité en santé dans l’ensemble de l’organisation aide à identifier les lacunes à corriger. Sous l’impulsion de protocoles actualisés, de formations bonifiées et d’efforts déployés au sein des communautés, c’est tout le secteur qui modifie son approche en matière de santé.

Les déterminants sociaux mènent à une approche « holistique » de soins

L’état de santé d’une personne est déterminé à 80 % à l’extérieur du bureau du médecin. Ce n’est donc pas une surprise que plus en plus d’organisations de la santé prennent en compte l’état d’une personne dans sa globalité, en adoptant une approche « holistique ». Des avancées en collecte et synthèse de données nous ont permis d’éveiller notre conscience. Les facteurs socioéconomiques, tels que les logements abordables et l’insécurité alimentaire, démontrent que les régimes d’assurance maladie ont des répercussions considérables sur l’ensemble de l’écosystème.

C’est une chose de reconnaître ces déterminants sociaux de santé, mais les combattre en est une autre. La conférence AHIP 2022 a lancé un appel à l’action percutant pour une amélioration continue des politiques, pour l’abolition des silos de données permettant ainsi une meilleure circulation de l’information, des fonds, de la technologie, de l’assistance à l’éducation, et d’une collaboration améliorée entre tous les niveaux. En utilisant tous les moyens disponibles, une approche communautaire est de mise pour émettre des messages d’intérêt public, mener des campagnes téléphoniques, faire du porte à porte pour bâtir la confiance, promouvoir la culture de la santé et offrir des services aux communautés.

Puisque nous considérons la personne dans sa globalité, il n’est plus suffisant d’échanger uniquement des données médicales. L’échange doit comprendre des données sociales et se faire rapidement. La philosophie et les mécanismes régissant la santé ont évolué de manière importante au cours des décennies. Nous l’observons par les millions de consultations en télésanté et grâce aux moyens novateurs d’atteindre le public par des approches mobiles.

La santé comportementale n’est pas une approche universelle

Les années d’incertitudes, d’isolement, de protocoles et de politiques modifiés, de perturbations à l’école et au travail engendrés par la pandémie, ont affecté autant les jeunes que les moins jeunes. Il en a résulté des reports de traitements, d’examens et de thérapies pour des millions de personnes. Des études menées aux États-Unis, entamées avant la pandémie et se poursuivant jusqu’en 2021, démontrent que les gens affirmant avoir une « bonne » santé mentale sont en déclin d’au moins 5 % et que près de 24 % des Américains disent avoir une santé mentale « passable à mauvaise ». Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les cas d’anxiété et de dépression sont en hausse de 25 % dans le monde en raison de la pandémie de COVID-19.

Fait intéressant, la solitude est un thème sous-jacent qui commence à prendre des proportions épidémiques. Le groupe d’âge le plus atteint est celui des 18-24 ans, alors qu’ils doivent combattre stress, anxiété et dépression. Ces facteurs, ainsi que la dépendance et d’autres maladies mentales, frappent à tous les âges.

Les experts de la conférence AHIP 2022 ont mentionné que des politiques de remboursements, l’accessibilité à des thérapeutes dans tous les territoires d’administrations publiques, l’abolition des barrières d’accès aux données et un accès total aux données sociales sont une nécessité pour relever ces enjeux. Les besoins en santé comportementale doivent s’adapter aux réalités de chacun, et on ne peut pas adopter une approche universelle. L’innovation continue en prestation de soins et l’utilisation de modèles de prévision (en combinant des données autodéclarées, des historiques et des données démographiques et sociales) sont essentielles pour réagir à ces situations avant qu’elles ne dégénèrent.

Une feuille de route vers une population plus saine

Le chemin vers une population plus saine est long. Toutefois, la feuille de route se précise, et ceux qui ont participé à AHIP 2022 ont partagé leur vision du progrès à accomplir dans plusieurs secteurs :

  • Réduire les coûts en simplifiant les processus laborieux comme les autorisations préalables et la gestion des soins
  • Utiliser la technologie pour analyser les données massives, surveiller l’état des gens et effectuer des consultations à distance là où il n’était pas possible de le faire auparavant
  • Adopter une approche « holistique » du traitement en permettant le partage d’information à jour de façon transparente sans distinction quant à l’emplacement des soins ou du statut d’assurance
  • Promouvoir la culture de la santé pour permettre aux individus de recevoir et comprendre leurs résultats de test
  • Déployer les technologies mobiles ou utiliser des moyens plus conventionnels pour joindre les gens et les informer de leur prochain rendez-vous ou examen
  • Se préparer à l’évolution des soins et des modèles de paiement, tandis que les gens prennent en main leur bien-être
  • Naviguer au travers des différentes étapes de soins et de celles qui suivent comme les transitions en matière de soins, la gestion des soins et la santé à domicile

Puisque nous participons à l’écosystème de la santé, nous avons tous un rôle à jouer dans l’atteinte de cette vision. Sur ce long chemin, nous pouvons prendre un moment pour nous rappeler où nous étions, jusqu’où nous nous sommes rendus, et tout le chemin qu’il nous reste à parcourir.

Je vous invite à en apprendre plus sur l’engagement de CGI dans le secteur de la santé.

À propos de l’auteur

Jan Wemmel

Jan Wemmel

Vice-Président, responsable sectoriel mondial, Santé et sciences de la vie

En tant que responsable sectoriel mondial, Jan est chargé de l’élaboration et de l’exécution de la stratégie de marché, ainsi que du développement des affaires pour le secteur de la santé et des sciences de la vie.